Le 18 mai 2017, l'IDEAl signe l'Appel pour des rencontres de l'après-capitalisme, séminaire d'écologie sociale lancé par l'AderOC. Nous relayons ici cet appel que vous pouvez trouver ici : http://www.objectiondecroissance.org/seminaire-ecologie-sociale/
Rencontres pour repenser et construire l´indispensable post-capitalisme
L´émergence puis le développement du principe de domination, imposé au monde au cours de l´histoire, culmine aujourd´hui sous sa forme la plus agressive, rationnelle, et totalisante : Le Capitalisme et son appendice l´Etat Nation. Son essence compétitive, de croissance productiviste exponentielle, globalisante et aliénante par nature, ayant la valorisation de la valeur pour seul objectif, détruit à la fois la diversité des cultures humaines et celle de la nature. Elle a fini par envahir les sphères les plus intimes de notre être, phagocyter et détourner à son profit (Le Profit), toute notre créativité et notre capacité d´adaptation collective.
D´où notre difficulté à définir un nouvel horizon.
Toutefois, cette constatation, loin de nous conduire au désespoir et à l´inhibition de l´action, nous permet de faire table rase de ces soi-disant “changements” politiques et économiques qui finissent toujours par désenchanter et nous amènent, malgré nous, à renouveler ce système de prédation.
Par contre, déceler dans les zones “non piétonnières” du Capitalisme et au cœur même de ce dernier, les réelles oppositions à ce monde de destruction ainsi que les germes “vitaux” de résistance et d’expérimentation, nous fournit des bases de réflexion et d´action bien plus fiables et tangibles.
Apparaissent ainsi, dans les zones les plus délaissées, voire dévastées par le Capitalisme, par survie et-ou par refus de toutes formes de domination (patriarcat, ethnocentrisme, salariat, destruction des écosystèmes, etc…), de courageuses réalisations d´autogestion généralisée ; soit sur des bases d´organisation néo-traditionnelle comme au Chiapas, soit sur des bases politiques nouvelles, comme le Confédéralisme Démocratique au Rojava kurde. La liste n´est pas exhaustive et ne s´en remet qu´aux cas les plus connus.
Par ailleurs, au sein des zones “piétonnières” du Capitalisme, de plus en plus soumises aux pressions et destructions de ce dernier, répondent de nouvelles formes d´insoumission aux logiques dominantes, échappant même aux formes traditionnelles de luttes (syndicats, partis politiques). De fait, c´est tout un éventail coloré d´initiatives innovatrices qui voient le jour, que ce soit dans les luttes (ZAD, contre les délogements, occupations, etc…) comme dans les alternatives sociales (Villes en transition, Coopératives Intégrales, Alternatiba, permaculture, Amaps, jardins urbains coopératifs, Circuits Courts, Coopératives ouvrières, habitats alternatifs, etc….)
Quant au domaine du politique, partant notamment du mouvement des Indignés, et en écho à certains penseurs visionnaires des dernières décennies, (Castoriadis, Bookchin, etc..) une ère nouvelle semble s´ouvrir, faisant fi des partis politiques institutionnels, et dans le sens d´un recentrage sur le local (autonomie, municipalisme…), sous des formes nouvelles de démocratie directe.
Ces activités loin de se constituer comme l´affaire de spécialistes ou de professionnels, indépendantes du social au quotidien, invitent bien au contraire, au partage du pouvoir, à la décision par tou-te-s du-des communs, comme des activités sociales. Non plus dans une perspective lucrative de vaines besognes, mais comme créations utiles, indispensables à la communauté afin de subvenir conjointement aux besoins et épanouissements individuels.
Cette conception du politique, enchâssé dans le social est désormais affaire de tout le monde. Elle se veut fédératrice des initiatives sociales, et ceci en donnant la parole à toutes ses actrices et ses acteurs.
Mais comment initier un courant ascendant communicatif, en réseaux, ici et maintenant, qui n´alimente plus les logiques représentatives institutionnalisées du politique, comme celles de la loi d´airain du marché et de son productivisme ?
Partant de ces pensées-actions en mouvement, peut-on envisager ce domaine émergent du politique, comme lieu d´échange, comme lien, comme levain, comme la main visible et solidaire donnant un sens, un but et une force à nos luttes et initiatives sociales alternatives, localement, territorialement puis à plus long terme internationalement, comme l´ont suggéré bien des penseurs de l´Ecologie Sociale ?
C´est à cette réflexion que nous invitons toutes celles et ceux qui expérimentent et pensent ces initiatives innovantes comme fondatrices et fondamentales.
Car le propos de cette rencontre est bien de créer un espace de réflexion et de mise en commun afin de fonder et projeter un indispensable paradigme politique nouveau, crédible et palpable parce qu´alimenté par les réalisations concrètes interactives (politiques, sociales, culturelles), et d´ébaucher un indispensable et vital virage radical de notre société en vue de déboucher sur un monde nouveau, composé de mondes vivants, multiples et coopérants.